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Tranches de vie

  • Je vous salue Marie.

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    J'ai 16 ans.

    Le film passé par notre prof de physique est arrivé en bout de course et cliquette contre sa bobine. Ni internet ni outils digitaux en ce temps-là. La lumière n'est pas encore rallumée mais mon imagination, comme souvent, tient lieu d'écran de cinéma. Marquée à tout jamais dans ma tête, l'image de cette petite bonne femme en robe noire aux deux Prix Nobel, contemplant d'un air un peu revêche ses fioles et ses appareils de mesure. Marie Curie.

    Avec l'absolue certitude d'une révélation, je sais: peu me chaut mes bons résultats dans les branches littéraires et les langues - je serai une scientifique. Je sais que Madame Curie serait d'accord: si on s'accroche et qu'on travaille assez dur, on y arrive.

     

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    J'ai 20 ans.

    Il me faut identifier ces marqueurs cancéreux. Donc je vais extraire le matériel génétique de ce tissu, et synthétiser un traceur radioactif. La double hélice ADN de Watson & Crick déploie sa géométrie fabuleuse dans mon esprit, et j'ouvre avec précaution le petit container de plomb et de plastique. Le compteur Geiger revient à la vie et le rayonnement invisible du Phosphore-32 me chante sa petite chanson. Est-ce que j'ai peur? Je ne m'en souviens pas. Mais j'ai la conscience intense et absolue de titiller un dragon endormi. La science comporte des dangers, mais elle est découverte et émerveillement.

    Dans ce monde, rien n'est à craindre, tout est à comprendre, nous disait Marie Curie. 

     

    Des années plus tard.

    Le bureau de Juliette? C'est trois portes plus loin. Vous ne pouvez pas vous tromper, il y a un portrait de Marie Curie.

    Merci, chère Madame. Je n'ai pas remporté de Prix Nobel et cela n'a aucune importance, mais tout au long de ma vie je suis restée cette ado de 16 ans émerveillée de découvrir des choses. Et cela n'a pas de prix.

     


    A la revoyure,

    Juliette Evola.

  • Sang de mon sang, pour les trois couleurs!

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    A mon grand-père, Français par le sang versé.

    Tu étais Polonais, un homme venu d'ailleurs, mais c'est pour la France que tu as risqué ta vie face à la barbarie, encore et encore.

    Engagé dans la Légion étrangère, tu n'as pas seulement porté l'uniforme, tu as porté les cicatrices, les horreurs du combat, la peur et l'espoir.

    Tu as combattu en Afrique du Nord, dans ce théâtre oublié ou tant d'hommes sont tombés sans statue, sans médaille, sans sépulture.

    Capturé et interné en Espagne par une alliance infâme entre Hitler et Franco, tu aurais pu renoncer. Mais tu t'es évadé pour reprendre le combat.

    Pour la liberté.

    Pour une terre qui n'étais pas encore tienne mais que tu servais avec un courage sans faille. Et la France, un jour, t'a reconnu: tu es devenu Français non pas par des papiers mais par le sang versé. Car celui qui est blessé au combat au service de la Nation peut prétendre à cet honneur. 

    La flamme qui brûle sous l'Arc du Triomphe, chaque soir ravivée, c'est ton feu intérieur, immortel, qui continue de brûler haut et clair. Elle est gravée dans mon ADN par le fer et le sang. Qu'on n'éteigne jamais cette flamme. Qu'on n'oublie jamais le prix de notre liberté.

    Vive la République, et vive la France!