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La Mariée était en Noir. - Page 2

  • Fortitude.

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    Courage, compagnon de route, ne trébuche pas

    Même si ton chemin est sombre comme la nuit

    Une étoile guide les endurants, aie foi en sa Lumière

    Et fais ce qui est juste.

     

    Que la route soit rude ou monotone

    Avance bravement, fort ou fatigué

    Aie foi en la Sagesse, en la Raison

    Et fais ce qui est juste.

     

    Faiblissent les manoeuvres et les ruses

    Faiblisse tout ce qui craint la Lumière

    Que tu perdes ou que tu gagnes, suis ta conscience

    Et fais ce qui est juste.

     

    Certains te haïront, d'autres te flatteront

    Ne les écoute pas, regarde vers tes idéaux

    Sois fidèle à tes principes, à tes valeurs

    A ta vérité, et fais ce qui est juste.

     

    Rester simple est le guide le plus sûr

    Paix intérieure et force intérieure

    Etoiles qui demeurent sur notre chemin

    Ecoute la Raison, et fais ce qui est juste!

     

    D'après Norman McLeod, homme d'église écossais du XIXème siècle.

  • Deux TikTokeurs belges violent la sécurité du Louvre.

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    Scoop! C'est une blague belge, et elle est bien réelle. 

    Neal et Senne sont deux jumeaux flamands tenant un compte TikTok conjoint. Ils sont spécialistes du coup d'éclat, et un de leur sports favoris est de s'introduire ni vu, ni connu dans des lieux dont la sécurité est supposée inviolable. Ils ont entre autres assisté sans billet à des festivals de rock de renommée européenne comme Rock Werchter, et à la finale de la Ligue des Champions, évènements à grand public hautement médiatisés et sécurisés.

    Cette semaine, ils se sont attaqués à la sécurité du Louvre, qui n'avait guère besoin de ce camouflet supplémentaire. Ils ont peint un faux tableau les représentant tout les deux et ont été l'accrocher dans la salle où se trouve la Mona Lisa.

    Ils ont documenté leur coup d'éclat en vidéo. C'est en néérlandais mais cela n'a pas d'importance: on voit très bien ce qui se passe, nul besoin de sous-titres pour comprendre. On les voit monter le cadre en Lego du tableau au vu et au su de tout le monde, entrer au Louvre avec celui-ci bien en évidence sous le bras, puis accrocher leur oeuvre au mur avant de partir sans être importunés par le moindre garde.

    Si peu de temps après le fameux vol des bijoux, il fallait le faire! Décidément, ce n'est pas un service de sécurité qu'ils ont, au Louvre. C'est une passoire!

    Je me demande si cette facétie va être reprise par nos médias nationaux, et si les deux comparses auront des ennuis avec la justice française. Mais en tout cas, de ce côté-ci de la frontière on rigole bien.

     

    A la revoyure,

    Juliette Evola.

     

  • Les dilemmes de la blogueuse expat.

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    Je suis souvent portée sur l'introspection excessive et le coupage de cheveux en quatre, et ce billet en est peut-être un exemple. Vous en jugerez. Ma réflexion du jour est qu'il n'est pas si facile de bloguer sur des sujets politiques lorsque, comme moi, on n'habite pas en France. Pas pour des raisons de compréhension de la situation, mais bien d'éthique et d'honnêteté intellectuelle. Je vous explique.

    Oh bien sûr, je n'ai jamais rompu le contact avec la Mère Patrie. J'ai de la famille en Savoie et en région lyonnaise, ainsi que pas mal d'amis ici et là. Ma meilleure copine, expat elle aussi, est originaire du beau pays de la Loire. Je suis une amie de sa (grande) famille avec laquelle je pars souvent en vacances. On ne peut donc pas dire que je sois larguée de la réalité de mon pays, et les occasions de parler politique ne manquent pas.

    Et pourtant...une certaine déconnexion existe bel et bien. J'observe les évolutions de la situation politique confortablement installée dans mon fauteuil, ici à Bruxelles. Une crise, une réforme, une mesure fiscale ne me frapperont pas directement, et n'auront pas d'incidence sur ma vie quotidienne. Elles en auront pour ma famille et mes amis, certes, mais ma propre situation restera inchangée. Je ne ressentirai pas, dans ma chair et mon esprit, les effets des causes que j'observe.

    A contrario, en ce moment même, l'Etat belge a, lui aussi, les plus grandes difficultés à accoucher d'un budget. Et la nature de ce dernier aura probablement des conséquences dans ma vie de tous les jours. Réflexe bien naturel et humain: je m'en préoccupe beaucoup plus pour l'instant que de celui qui est discuté en ce moment à l'Assemblée Nationale!

    Ce que je veux dire, c'est que mon approche de certaines questions reste forcément en porte-à-faux avec la réalité. Sans vivre directement une situation, il est impossible d'émettre un jugement qui soit autre chose qu'une vue de l'esprit, une approximation théorique. Je me sens un peu comme une nonne à qui on demanderait d'écrire un traité sur la sexualité. Ladite nonne pourrait le faire, son intellect le permet, mais l'aspect empirique de la question serait forcément absent!

    Je ne peux décemment pas m'amener avec mes grosses godasses et expliquer à un pékin pourquoi la réforme Machin-Truc est douloureuse mais nécessaire alors que je n'en ressens pas les conséquences. Car si j'y étais confrontée, j'aurais peut-être un tout autre avis! Cela ne correspond pas à mon éthique personnelle qui est de tâcher de maintenir une certaine honnêteté intellectuelle et de ne pas me poser en Madame Je-Sais-Tout donneuse de leçons. On ne va pas dire à autrui ce qui est bon pour lui alors qu'on n'a jamais goûté soi-même au remède qu'on prétend prescrire!

    Alors oui, je peux vous parler de stratégies de communication politique, comparer des méthodes de gouvernance, chipoter sur un point de la Constitution, débattre sur l'issue d'un procès médiatisé, comparer une idéologie à une autre ou tâcher d'analyser pourquoi une personnalité politique plaît à mes compatriotes alors que telle autre leur file des boutons. Mais entrer dans l'analyse de situations qui nécessitent, pour être totalement comprises, le réglage fin de l'expérience personnelle...j'estime qui faut marcher sur des oeufs afin de ne pas courir le risque de passer pour une sotte en train de jacasser sur des sujets dont elle n'appréhende que la théorie. 

    Cela ne veut pas dire que je ne doive pas avoir d'opinion, ou que je m'interdise totalement de l'exprimer. Mais j'entrerai dans ce genre de discussions - pour peu que j'y entre - avec l'avertissement d'usage suivant: "je garde à l'esprit que mon opinion reste assez théorique, mais je pense que...bla bla bla". La nuance est subtile, mais importante.

    Bien sûr, le fait d'être un peu en retrait offre aussi des avantages, comme de bénéficier du recul, de la hauteur de vue qu'il est impossible d'avoir en étant au coeur de la mêlée. Mais il faut faire attention. Tant qu'une opinion n'a pas été testée au banc d'essai du réel, elle n'est que théorie. Se baser sur cette supposition est l'essence même de la pensée scientifique.

     

    A la revoyure,

    Juliette Evola.

     

  • Les petites phrases du Général de Gaulle.

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    "Les Français sont des veaux! Ils n'ont pas encore compris qu'ils ont perdu la guerre. Ils méritent ce qui va leur arriver".

    C'est avec cette phrase très dure, rapportée par André Malraux après l'Appel du 18 juin 1940, que Charles de Gaulle inaugurait une série de "petites phrases" prononcées tout au long de sa carrière. L'analogie avec les veaux marquait sa tristesse et son exaspération face à une partie de la population française qui allait suivre de manière résignée et apathique la voie de la collaboration et donc de la trahison.

    Mais nous ne sommes pas ici pour un cours d'Histoire. Je voulais partager avec vous l'agacement que je ressens à chaque fois qu'un quidam sort des phrases du type: de Gaulle ne se serait jamais comporté ainsi. de Gaulle n'aurait jamais dit çà. Le pauvre Général doit se retourner dans sa tombe à chacune de ces tentatives de psychotage provenant de gens qui, assurément, savent mieux que lui ce qu'il penserait, ferait et dirait dans les circonstances présentes.

    Dans ce billet, j'aimerais me pencher sur certaines de ses "petites phrases", et imaginer la réaction qu'elles susciteraient dans un monde de la communication régie par les rézozos sociaux et la quête permanente de la phrase polémique. Je n'ai pas succombé aux sirènes de l'IA pour ce faire. Je me suis basée sur 3 bouquins que je cite en fin de billet et où je savais trouver quelques anecdotes croustillantes.

    Nous avons donc commencé avec "les Français sont des veaux". Continuons:

    "Les français sont des enfants gâtés. Ils râlent sans cesse, mais ne veulent rien changer." Phrase reportée par Alain Peyrefitte dans un contexte de grogne sociale en 1966-1967. Cette phrase a un petit parfum de "Gaulois réfractaires", non?

    Il y a aussi le fameux "La réforme, oui. La chienlit, non. Et la chienlit, ce n'est pas moi!" lors des évènements de mai 1968. Et de surenchérir:

    "C'est purement négatif de toujours remettre tout en cause. C'est, en somme, la marque des faibles et des incapables".

    Ou encore: "La mollesse française est d'une extrême épaisseur. Mais même en France, elle n'est pas l'avenir, qui est aux forts."

    Un petit peu de "vivre ensemble"? Voilà: "Je vais vous dire ce que c'est que l'Afrique: c'est noir et çà grouille." Ouille! Le bruit et l'odeur à côté, c'est de la petite bière.

    Imaginez un peu le tollé que provoquerait ce genre de petites phrases si les médias et les réseaux actuels s'en emparaient. Elles seraient immédiatement considérées comme du mépris et du paternalisme outrancier vis-à-vis d'une partie de la population. Quant à la petite touche sur l'Afrique, incidents diplomatiques en vue.

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    Et qu'en est-il de ces autres saillies au sujet de la conception de la gouvernance, si elles étaient transposées à notre époque où le mot "dictateur" est si vite dégainé? Allons-y pour un petit florilège:

    "Les partis, c'est le cancer de la France". Carrément!

    "Il ne peut y avoir qu'une seule autorité: la mienne."

    Nous voyons à quel point de Gaulle considérait le Président comme une figure d'autorité solitaire, qui n'exerce pas le Pouvoir mais est le Pouvoir incarné. Sa parole est rare et très verticale, en contraste flagrant avec le bruit de fond constant des réseaux sociaux et des media modernes, où la parole est continue, égalitaire mais diluée. Les politiciens modernes, Président en tête, usent et abusent de cette stratégie de l'exposition médiatique quasi constante. Qui écoute encore vraiment ce brouhaha omniprésent?

    Tout çà pour vous dire que beaucoup de gens ressortent le Général du placard au moindre mécontentement, en ignorant involontairement ou volontairement la sévérité avec laquelle il s'exprimait souvent. Je ne manque jamais de donner à ces nostalgiques une petite piqûre de rappel dès que j'entends ce type de raisonnement. Car oui, en son temps de Gaulle n'était pas encore tout à fait la figure quasi mythique qu'il est devenu. Certains le disaient arrogant, autoritaire et paternaliste, et voyaient en lui un dictateur potentiel. N'avait-il pas activé l'Article 16 de la Constitution lors du putsch des Généraux en 1961 en Algérie?

    Vous me rétorquerez sans doute - non sans logique - qu'il est impossible de comparer un chef de guerre et chef d'Etat ayant gouverné il y a plus d'un demi-siècle à l'offre politique actuelle. Et ce n'est pas faux. Mais là n'est pas mon propos. Je tiens simplement à souligner que le Général a bel et bien atteint le statut d'icône nationale idéalisée, mais que lorsqu'il avait quelque chose à dire il ne mâchait pas ses mots, et pouvait être extrêmement tranchant.

    Et qu'à notre époque, où il n'y a plus moyen d'être un peu cash en ligne sans que quelqu'un ne se sente rapidement offensé et crie à la micro-agression, notre bon Général aurait probablement suscité quelques psychodrames suite à ses petites phrases bien senties.

     

    A la revoyure,

    Juliette Evola.

     

    Ouvrages consultés:

    Les Chènes qu'on abat - André Malraux, 1971

    De Gaulle, mon père - Philippe de Gaulle, 

    C'était de Gaulle - Alain Peyrefitte (1994-2000)